Le couvent des Ursulines

Le couvent des Ursulines est un édifice qui date de la fin du XVIIIe siècle. Il est fondé par deux sœurs Ursulines qui se sont installées dans un petit village perdu. Rapidement, les deux sœurs sont rejointes par d'autres portant leur nombre à 28. Durant plusieurs années, elles ont encadré l'enseignement de jeunes filles admises en pensionnat. En 1927, une épidémie de choléra a décimé le contingent de bonnes sœurs, après le décès de plusieurs d'entre elles et faute de pouvoir continuer leur œuvre, le monastère fut fermé. Laissé dans un piteux état, il a dû subir des travaux de rénovation qui ont été assurés par des industriels afin de le transformer en une colonie de vacances. Commence alors le temps des jours heureux, celui du rire et du partage de jeunes enfants qui profitent de la belle architecture du couvent et de son cadre bucolique. En 1970, l'activité cesse pour des raisons que j'ignore, le site est alors définitivement fermé puis sombre dans la déshérence et dans le silence de l'oubli. Un repreneur privé s'est manifesté, il en est encore l'actuel propriétaire, mais alors qu'il voulait engager des travaux, il a dû renoncer. On raconte que les ouvriers, effrayés par des événements inexplicables n'ont plus voulu travailler sur le chantier. Bizarre. Je sais que le lieu est prisé par des fanatiques d'ésotérisme et des chasseurs de fantômes, rien que ça. Pour couronner le tout, un grave accident impliquant un jeune adolescent a eu lieu en 2020, le malheureux est passé à travers le plancher. Ambiance ! Je suis très cartésien et si je m'autorise à la rêverie ou à la nostalgie parfois, je ne laisse que très peu de place au surnaturel comme à la superstition. J'avance confiant vers cette exploration qui s'annonce passionnante. À mon arrivé, le portail est grand ouvert et la végétation a repris ses droits depuis belle lurette. On tombe sur la chapelle qui se trouve à droite dans l'entrée, on peut admirer les voûtes, les arches, les vitraux et un crucifix à l'horizontale. Le bâtiment forme un H, les deux ailes sont en miroir et encadrent une cour intérieure où l'on trouve une fontaine. À l'étage, le sol est très instable alors j'avance avec prudence. Il ne reste que quelques éléments qui attestent de la vie passé comme ce lit en métal rouillé qui gît au beau milieu d'une pièce. Le temps n'est pas de la partie, il fait si sombre que mes photos ressortent mal. S'il est vrai que le lieu est chargé, pas la moindre activité paranormale aura été recensée. Le couvent va continuer sa lente dérive avec dans son sillage une myriade d'urbexeurs et de pratiquant de l'occulte qui restent les derniers à se passionner pour ce lieu.